Comment on fait pour embrasser ce qu’on n’aime pas ?!

 

Je me réveille l’autre matin avec un malaise dans la poitrine, genre gros tas d’œufs brouillés gris sale. Berk!

J’essaie d’être présente à ce magma intérieur pour me faire du bien… et n’y arrive pas. Rien ne s’ouvre, rien ne s’anime. Mon brouillon-brouillé s’accroche à moi comme une sangsue.

C’est que le corps vibrato ne peut simuler l’orgasme : seule la vérité du cœur, cette beauté nue, le fait vibrer et respirer d’aise.

La vérité du cœur c’est quoi encore?

Ce qui m’habite maintenant, tel que c’est (sans artifices, drames ou justifications), auquel je m’ouvre avec bienveillance, dans l’intention de retrouver ma liberté d’être, d’aimer et de créer.

Ou, si vous préférez, pour me faire du bien et être pleinement présente, ouverte, vibrante, libre.

Au lieu de lutter contre mon échec à embrasser ce malaise, je dis en inspirant profondément : ceci est parfait pour aimer et créer pour la plus grande joie de tous.

Ça permet à mon cœur, mon corps et mon esprit de s’ouvrir plus grand.

J’ai la sensation que deux ailes se déploient autour de moi pour tout envelopper, tout porter : je viens de prendre de l’expansion et de me mettre en état de découverte amoureuse en me reliant aux immenses bras, chaleureux et fluides, du Cœur Créateur.

Je saisis alors la première vérité à accepter : je résiste subtilement à ce qui m’habite.

Je juge ce que je sens, rien de bon ne peut venir de ça, alors je fais mine de l’embrasser pour m’en débarrasser au plus sacrant!

En fait, mon mental isoloir a réussi à m’imposer sa perception de la réalité comme étant LA réalité : ce que je sens n’est pas simplement un ressenti, c’est ce que je suis réellement et, si je l’embrasse, je vais rester prise dedans éternellement. L’enfer quoi!

Il varie parfois son discours en me disant que cette fois-ci, ce sont vraiment mes circonstances extérieures qui me rendent mal et non ma réaction à elles.

Pourtant, je sais que tout mérite d’être accepté parce qu’on peut découvrir du beau du bon et du nouveau à partir de tout.

Que la réalité présente est l’archet qu’utilise le Cœur Créateur pour faire chanter mes cordes sensibles en accord avec tout ce que je suis.

Que plus je résiste à un malaise, plus il prend du pouvoir sur moi et me colle après.

Qu’accepter ce qui est là, ne veut pas dire sombrer dedans ou devenir une pâte molle à l’eau de rose qui ne va pas au bout de ce qu’elle est, croit, sent ou veut.

Que lorsque je suis en bataille contre ce que je vis, le bonheur semble aussi insaisissable qu’une étoile filante… et que dès que j’embrasse ce qui m’habite, le bien-être arrive infailliblement sur le souffle de ma prochaine respiration.

Je me demande donc : est-ce que je suis prête à tenir compagnie à ce qui est là maintenant? Oui!!!

Je laisse mon attention se déposer comme une plume sur mon tas d’œufs brouillés, sans essayer de l’embellir, le noircir, le dramatiser, le minimiser, le rationaliser ou l’éliminer.

J’imagine plutôt le mot Bienvenue écrit dans ma main. Je la place à l’endroit de mon corps où je sens ce malaise.

Au bout d’un moment passé à lui faire les yeux doux, le mot « honte » émerge : j’ai suivi un élan, il a été ignoré et j’ai honte de mon geste, voilà!

Pas facile de tenir compagnie à cette honte. Pour m’aider à la recevoir avec cœur, je répète le mot Bienvenue en me rappelant que tout est parfait pour aimer et créer.

Une fois ma honte acceptée, surprise! Une bouffée de tendresse pour mon élan jaillit spontanément. Les larmes me viennent aux yeux en même temps qu’un sourire. J’ai le goût de l’adopter cet élan aussi fragile, gauche et touchant qu’un faon qui fait ses premiers pas!

Un miracle s’est produit dans mon corps : le gros tas d’œufs brouillés s’est transformé en mousse légère et sucrée!

Alors, si vous n’arrivez pas à embrasser un malaise, un état ou un sentiment pour retrouver votre bien-être, rappelez-vous les points d’ancrage de la vérité du cœur :

– chantez un blues ou une berceuse sur votre intention de retrouver votre liberté d’être bien, d’aimer, de créer.

– mettez-vous en état de découverte amoureuse en inspirant profondément ces mots : ce que je vis est parfait pour aimer et créer pour la plus grande joie de tous.

– imaginez que votre attention est une plume douce et légère et déposez-la sur ce qui se passe en vous

– adoptez une attitude bienveillante, en déposant votre main avec le mot bienvenue dedans sur l’endroit de votre corps où vous sentez un malaise.

– demandez-vous : est-ce que je suis prêt(e) à embrasser la vérité sur ce que je vis, beau ou pas beau, fin ou pas fin, plaisant ou non?

Si oui, prenez le temps de faire les yeux doux à ce qui vous habite et acceptez tout ce qui monte en vous jusqu’à ce que vous soyez vibrants, libres et présents.

Sinon, accueillez ce qui vous en empêche : c’est votre vérité du moment à recevoir avec curiosité et ouverture.

N’oubliez pas que nos sentiments de honte, comme nos ne pas, ont du pouvoir sur nous tant et aussi longtemps qu’on les garde dans l’ombre.

Alors si vous n’arrivez pas à les embrasser, empruntez les yeux du coeur d’un proche en qui vous avez confiance.

Ouvrez-vous et révélez-lui ces sentiments – honte, jalousie, haine… – que vous trouvez trop affreux pour mériter d’appartenir à la race humaine et que nous vivons pourtant tous.

Bonne pratique!

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